Exposition en cours
Retirez vos bouchons d’oreilles
Musée d’art de Joliette, Québec, Canada.
Du 11 juin au 4 septembre 2023
PRESSE : LE DEVOIR
Maud Jacquin, commissaire invitée et Anne-Marie St-Jean Aubre, conservatrice de l’art contemporain, Musée d’art de Joliette
“Les Fossiles sonores de Sandra Volny (FR) donnent une présence matérielle à des sons imperceptibles, ceux résultant des vibrations des sols glacés de l’Antarctique captés par une équipe de scientifiques à l’aide de sismographes. Chaque plaque de cette série est le produit d’un processus où les vibrations enregistrées en Antarctique sont rendues audibles puis projetées sur des pigments en suspension dans l’eau qui, après évaporation, forment une empreinte texturée et colorée : une fossilisation du son dans la matière. Les oeuvres Faire écho – fossiles sonores (DR 10 et DR 07) présentées ici ont la particularité de découler d’une forme de collaboration de l’artiste qui est intervenue avec l’eau et la matière lors du processus. Comme dans la vidéo-performance d’Anna Holveck et dans beaucoup de pièces d’Oliveros, l’écoute devient inséparable d’une forme d’intervention puisqu’elle transforme à la fois le sujet qui écoute et le sujet de l’écoute. Dans le cadre d’un projet qui nous donne à entendre les effets du changement climatique sur la couche de glace de l’Antarctique, l’intervention de Sandra Volny en appelle à notre « réponse-abilité » (c’est le titre d’une Méditation sonore d’Oliveros qui confère une dimension éthique au fait d’entraîner nos capacités d’écoute et de réponse). Le 8 juillet, en collaboration avec Simon Bélair, praticien de médecine chinoise traditionnelle, l’artiste proposera une nouvelle itération de sa performance Ces corps d’eau que nous sommes qui prolonge ses réflexions sur la manière dont l’écoute permet de prendre conscience de notre continuité matérielle avec le monde.”
“Fossiles sonores [Sound Fossils] by Sandra Volny (FR) give material presence to imperceptible sounds that emerge from the vibrations of frozen ground in the Antarctica captured by a team of scientists using seismographs. Each plate in this series is produced by a process in which the vibrations that were recorded in Antarctica were rendered audible and projected onto pigments suspended in water which, after it evaporated, left a colourful, textured imprint: a fossilization of sound in material. The works she presents here, Faire écho – fossiles sonores (DR 10 et DR 07) [Echoing – Sound Fossils DR 10 and DR 07], are unique in that they are the result of a kind of collaboration with the artist, who intervened with the water and the pigment during the process of evaporation. As with Anna Holveck’s video-performance and much of Oliveros’s work, listening becomes inseparable from a form of intervention, since it transforms both the listening subject and the subject of listening. Conceived as part of a project that allows us to hear the effects of climate change on the Antarctic’s ice sheets, Sandra Volny’s intervention calls on our “responseability” (the title of one of Oliveros’s Sonic Meditations that gives an ethical dimension to training our listening and response skills). On July 8, in collaboration with Simon Bélair, a practitioner of traditional Chinese medicine, Volny will present a new iteration of her performance Ces corps d’eau que nous sommes [These Bodies of Water That We Are], which extends her reflections on how listening allows us to tune into our material continuity with the world.”