La passeuse, 2021. Place Publique, Fonderie Darling, Montréal. Exhibition Tout se confond, apparaît, puis s’efface de nouveau [Everything Merges, Emerges, then Fades Again], curated by Milly-Alexandra Dery, February 11 to April 11 2021.
La passeuse is a listening instrument exploring the infrathin/ l’inframince of sonic spaces as an opening in the perceptive field within what is barely perceptible.
Sandra Volny’s work explores sounds that exist at the limit of the audible, elements that are almost imperceptible to hearing. La passeuse is a listening instrument and part of the artist’s research into our perception of acoustic space and the residual traces of our sensory environment. Visually, the installation echoes the architecture of Fonderie Darling: the metal rod stands out like a banner and a large tube of transparent acrylic plastic filled with water hangs from the building like an extension of it. A hydrophone is immersed in this elegant and mysterious object to collect acoustic data, such as the reverberations against the walls when cement trucks pass by or the vibrations of the ground trembling under pedestrians’ feet. Depending on the fluctuations in spring weather, these residual sounds are recorded through the filter of the water, which sometimes turns into ice, then transmitted via a loudspeaker located on the corner of Ottawa Street. The resonances accumulate in layers, attesting to their persistence in the background of the public space. By allowing the sound to pass from one context to another and asking us to listen carefully to the soundtrack of our daily lives, Volny traces an inverse acoustic image of Ottawa Street and amplifies the negative of our sensory space. La passeuse thus records the sonic DNA of Place Publique, receiving the muffled sounds of our environment and engulfing them to then retransmit them to our ears with amplified density.
Text by Milly-Alexandra Dery.
Sandra Volny would like to thank the Conseil des Arts et des Lettres du Québec, Fonderie Darling, Simon Bélair, Sarah Baldous.
Le travail de Sandra Volny s’intéresse au son à la limite de l’audible, aux éléments presque imperceptibles à l'ouïe. La passeuse est un instrument d’écoute qui s’inscrit dans le sens des recherches de l’artiste sur notre perception de l’espace sonore, sur les traces résiduelles de notre environnement sensible. Visuellement, l’installation fait écho à l’architecture de la Fonderie Darling ; la tige de métal suit les lignes de l’oriflamme et un grand tube en acrylique transparent rempli d’eau s’accroche au bâtiment comme une extension de celui-ci. Un hydrophone suspendu est plongé dans cet objet élégant et mystérieux, ce qui permet la récolte de données acoustiques, comme les réverbérations contre les parois des murs qui vibrent au rythme des bétonnières ou l’impact du son contre le sol tremblant sous les passants. En fonction des aléas du printemps, ces résidus sonores sont enregistrés au travers du filtre de l’eau, qui parfois se transforme en glace, puis diffusés par un haut-parleur localisé au coin de la rue Ottawa. Les sonorités s’additionnent et deviennent strates, témoignent ainsi de leur persistance dans l’arrière-plan de l’espace public. En permettant au son de passer d’un milieu à un autre, en nous demandant d’écouter attentivement la trame de fond de notre quotidien, Sandra Volny dessine une image acoustique inversée de la rue Ottawa et amplifie le négatif de notre espace sensoriel. La passeuse capte ainsi l’ADN sonore de la Place Publique, reçoit les bruits sourds de notre environnement et les engloutit, pour les retransmettre à nos oreilles dans une densité amplifiée.
Texte de Milly-Alexandra Dery.
L’artiste remercie le Conseil des Arts et des Lettres du Québec, Fonderie Darling, Simon Bélair, Sarah Baldous.